J’ai toujours eu une attirance vers les produits locaux, que je trouve uniques et souvent moins impersonnels que les produits de masse. J’ai l’impression d’entrer dans le quotidien et dans l’histoire de quelqu’un d’ici et d’encourager la création d’une personne qui pourrait être proche de moi. Instinctivement, lorsque j’arrivais devant un étalage de produits et que je voyais le logo qui annonce un produit local, je trouvais ça bien chouette et si le budget me le permettait, je choisissais d’emblée ce produit.

Ça, c’était avant de devenir entrepreneure. Car maintenant, je sais que choisir d’acheter local, c’est beaucoup plus que ça. En fait, c’est une question de vie ou de mort pour nos petites entreprises, dans un contexte économique austère. C’est aussi un choix politique. Est-ce que je prends ce produit 1$ moins cher et le tout ira dans les poches d’une entreprise aux intérêts étrangers? Ou je choisis ce produit québécois et je contribue à faire valoir notre savoir-faire ET je m’assure que ce 1$ sera réinvesti dans notre économie? Hummmm…

Et plus le consommateur demandera des produits québécois (ou canadiens), plus les commerçants en offriront et plus ce sera profitable pour les entreprises d’ici. Oui, nous sommes dans une ère de mondialisation et tout nous est accessible et je ne dis pas de tout acheter Made in Canada. Mais lorsque vient le temps de vous magasiner des meubles par exemple, considérez peut-être payer un peu plus pour la qualité, la durée de vie et le talent des artisans d’ici plutôt que de privilégier le bas de gamme venu de l’autre bout de la Chine.

Dans ma vie d’entrepreneure, je côtoie souvent des gens en magasin afin de présenter et faire essayer mes produits. La deuxième chose qui me fait le plus plaisir à entendre (la première étant ceux qui me disent qu’ils sont fous de mes crèmes) est la phrase : « je ne connais pas ta compagnie, mais je vais en acheter parce que j’aime encourager les entreprises québécoises ».  Ça me fait chaud au cœur et ça me donne de l’espoir qu’il y ait des gens comme cela. Car c’est grâce à cette prise de conscience que nous pourrons devenir un peuple riche. Et je ne parle pas seulement de richesse monétaire, mais également de richesse culturelle et humaine !