Mon coming out.
Je fais mon coming out.
En direct de mon salon et d’une soirée grise semi-frette de février, je décide d’arrêter d’avoir peur des mots et de vous parler en tant que femme et non en tant qu’experte. Je vous parle sans nouvelle connaissance, mais avec une grosse dose de gros bon sens.
Dernièrement, dans les médias, nous avons pu voir divers articles, lire des entrevues, entendre des artistes se pencher sur le sujet, sur sa définition et sur les débats s’y rattachant: le mouvement féministe.
Le rôle de la femme dans notre société actuelle, ça fait jaser, et pas rien qu’un peu!
Ça me fait du bien.
Je ne me donnais pas le droit d’en parler avant parce que j’en n’ai pas fait d’études sur le féminisme. Non, je suis juste naturellement attirée vers l’égalité. POINT.
J’avais d’ailleurs acquis au secondaire la réputation de la fille féministe (crazy de même).
Oui. Parce que je participais en classe et que je n’acquiesçais pas toujours à ce que les gens apportaient. J’étais UNE ESPÈCE de féministe frue-frue enragée ben raide. Lorsque les gens me « traitaient » de féministe pour me taquiner, ça m’énervait toujours beaucoup parce que, dans mon imaginaire de petite fille, les féministes, c’étaient des grosses enragées laides qui étaient frues contre tous les hommes de la planète entière juste parce qu’ils étaient des hommes. Pour mes camarades de classe aussi, ça voulait à peu près dire ça, je pense.
Depuis cette époque, j’ai lu et je me suis informée (par chance).
Je trouve ça dommage parce que j’ai longtemps été gênée, mal à l’aise avec le terme féministe. Ouf, de me dire, moi, féministe. Non, quand même pas, c’est extrême ! Ouais, j’avais peur d’avoir l’air trop intense, de finir vieille fille, alors que tout ce que je revendiquais, c’était l’égalité. Certes, ça ne m’a pas aidée à avoir ben des chums au secondaire, mais anyway, je pense pas que ça m’intéressait tant que ça (à cette époque) !
Ceci dit, je ne peux pas m’empêcher de trouver ça dommage que, parce que je parlais fort, que je donnais mes idées, on me catégorisait comme une féministe-enragée, je faisais juste exprimer mon opinion, tsé (ok, pas toujours avec la plus délicate des façons, mais j’étais juste ado au pire). Alors que pour les garçons qui avaient le même comportement, on les traitait de tête forte, on les voyait comme des leaders.
C’est drôle parce que plus ça va, plus je comprends que c’est ok de se dire féministe. À mon sens, ç’a toujours été d’être tous sur le même pied d’égalité : that’s it !
Alors, il faut arrêter les roulements de yeux dramatiques et les longs soupirs. Ce n’est pas nécessairement extrémiste. Je ne vais pas accuser les hommes, je ne vais pas brûler mon soutien gorge, je vais juste parler sans m’excuser, me donner la liberté de penser différemment et de négocier. Et tout ça pas parce que je suis une femme, mais juste parce que je suis. POINT. C’est pas une question de sexe, c’est juste une question de gros bon sens !
Alors, non, je ne m’excuserai pas d’avoir pris part au débat, d’avoir oser tenir tête à certains. Cette force de caractère m’a amenée à être qui je suis aujourd’hui.
Après plusieurs années, je l’assume enfin :
Je suis Féministe.
Ouais, ben raide pour l’égalité!
Je souhaite, que si un jour j’ai une fille, un fils, un mari, que l’on puisse discuter librement du féminisme, sans que personne se sente attaqué, que nous comprenions les idées de base associées à cette mentalité pour au moins avoir l’heure juste.
Pour avoir le choix d’y adhérer ou pas.
Merci,
@Koriass, pour son texte publié dans la revue Urbania qui nous rappelle que trop souvent les femmes se ferment pour ne pas déranger.
@Lise Payette, pour l’ensemble de son œuvre et son implication dans le manifeste sur le statut de la femme.
Merci à vous qui m’avez donné le goût de sortir du garde-robe parce que l’égalité, même en 2016, il faut continuer d’en jaser !
- 02-17-2016
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